Craonne 16 juillet 2024
Inhumation de l’artiste Haïm Kern dans l’ancien cimetière du village de Craonne.
Mercredi
10
juillet
s’est
tenue
une
cérémonie
en
l’hommage
d’Haïm
Kern
dans
l’ancien
cimetière
du
village
de
Craonne
où
l’artiste
souhaitait
être
inhumé.
Le
5
mars
dernier,
l’artiste
Haïm
Kern,
attaché
au
département
de
l’Aisne
depuis une trentaine d’année, est décédé à son domicile parisien.
Ce
10
juillet,
le
président
du
Conseil
départemental
de
l’Aisne,
Nicolas
Fricoteaux,
accompagné
du
préfet
de
l’Aisne,
Thomas
Campeaux,
ainsi
que
de
la
maire
de
Craonne,
Geneviève
Hermet,
ont
décidé
de
lui
rendre
un
hommage
collectif,
dans
l’ancien
cimetière
de
Craonne,
lieu
choisi
par
lui-même comme dernière demeure.
Une
assemblée
nombreuse
s’est
réunie
pour
rendre
cet
hommage,
parmi
elle,
se
trouvaient
des
personnalités
ayant
tissé
des
liens
d’amitié
avec
l’artiste
lors
de
ses
nombreuses
visites
dans
l’Aisne
au
fil
des
ans,
comme
Raymond
Riquier
et
Noël
Genteur,
ancien
maire
de
Craonne,
ainsi que Maïlys Seydoux-Dumas, sa légataire universelle.
Né
en
1930
à
Leipzig
en
Allemagne,
Haïm
Kern
se
réfugie
en
France
avec
sa
famille
en
1933
pour
échapper
aux
persécutions
antisémites
du
régime
nazi.
Mais,
après
s’être
installée
en
Moselle
puis
dans
le
Valenciennois,
la
famille
doit
encore
fuir
l’avancée
des
troupes
allemandes
lors
de
l’invasion
de
la
France
en
1940.
Ils
se
réfugient
dans
le
Maine-et-Loire
puis
sont
malheureusement
internés
dans
un
camp de rétention et déportés vers le camp d’Auschwitz-Birkenau.
Haïm
Kern,
parviendra
à
s’échapper
du
convoi
et
sera
confié
à
une
famille
qui
le
cachera
jusqu’à
la
fin
de
la
guerre.
Sa
mère,
Jenny
Kern,
sera, quant à elle, assassinée à Auschwitz.
Il
devient
dessinateur,
peintre,
poète,
graveur
et
sculpteur
et
découvre
l’Aisne
pour
la
première
fois
en
1998
lorsqu’il
est
commissionné
par
l’Etat
afin
de
réaliser
une
œuvre
de
commémoration
du
80e
anniversaire
de
l’Armistice
du
11
novembre
1918
qui
sera
inaugurée
par le premier ministre, Lionel Jospin.
Il
réalise
alors
l’œuvre
Ils
n’ont
pas
choisi
leur
sépulture
installée
en
1998
à
Craonne,
puis
volée
en
2014
et
finalement
reproduite
pour
être
installée
à
la
Caverne
du
Dragon
en
présence
du
Président
de
la
République, François Hollande, le 16 avril 2017.
La même année la sculpture Liberté est installée dans la cour de la Préfecture de l’Aisne.
L’œuvre
de
Haïm
Kern,
si
singulière
par
sa
propre
histoire,
a
contribué
à
la
reconnaissance
du
Chemin
des
Dames
parmi
les
hauts
lieux
de
la
mémoire de la Première Guerre mondiale.
Pour
cela,
le
président
du
Conseil
départemental
le
souligne
dans
son
allocution
«
nous
lui
sommes
à
jamais
reconnaissants.
Car
Haïm
Kern
a
non
seulement implanté son art de Mémoire sur le Chemin de Dames, mais il a aussi ouvert son cœur à ce territoire et à ses habitants. »
En
2010,
l’artiste
a
fait
le
choix
de
léguer
son
fonds
d’atelier
au
Département
de
l’Aisne.
Cette
donation
présente
la
créativité
extrêmement
productive
de
Haïm
Kern
avec
plus
d’un
millier
de
sculptures,
peintures,
dessins,
estampes
et
modèles
en
cire,
soit
un
témoignage
rare
d’une
vie
d’artiste
accompli.
Selon
sa
volonté,
Haïm
Kern
repose
désormais
à
l’ancien
cimetière
de
Craonne.
Lui
qui
chérira
le
souvenir
de
sa
mère
assassinée
à
Auschwitz
toute
sa
vie,
il
a
aussi
choisi
de
faire
figurer
son
nom,
Jenny
Kern,
sur
sa
sépulture
afin
de
l’associer
à
son
souvenir
éternel.
Ce
lieu
qu’il
a
choisi
est
le
témoin
du
grand
drame
de
la
Première
Guerre
mondiale
:
un
village
détruit
dans
un
écrin
de
nature
demeurant
pour
toujours
le
lieu
d’une
sépulture
commune pour des centaines de combattants de nationalités, de cultures et de croyances différentes.
Texte et images : Département de l’Aisne