Photographe débutant, au moins dans la démarche d'exposer des images, j'ai choisi cette fois d'explorer modestement et de montrer en parallèle les deux extrêmes de l'existence, à savoir l'enfance et l'âge mûr (voir bien mûr). Ces deux périodes ont au moins en commun d'être des moments de fragilité tant dans la construction que dans son inverse. A travers des photos de rue, volées ou posées, de certains clichés personnels familiaux, je cherche à montrer cette réalité qui me tient particulièrement à cœur, et qui fait un peu le pont avec ma carrière professionnelle passée de soignant. Les vieux et les gosses sont des décalés, ils partagent les mêmes difficultés d'adaptation et d'intégration dans la société.

La photographie fixe ces instants éphémères, retardant pour les uns l'abîme et pour les autres le temps de la responsabilité. J’aime photographier les gens dans leur milieu, quitte à les isoler de celui-ci pour tenter d’en saisir la singularité. Je suis à la recherche de leurs émotions et de leur dynamique. Et je préfère la ville que je connais mieux et où je me reconnais. Inspiré par les photographes dits humanistes des années 60, je privilégie la photo «  noir et blanc », plus proche de mes premières attirances argentiques. Ici, j’ai revisité quelques images de Paris et des Parisiens, un peu une redécouverte d’une ville que j’ai habitée 20 ans et que j’ai enfin le loisir d’arpenter au gré du temps.